Croyez-vous en la parité ?
La parité hommes-femmes est un enjeu majeur dans l’industrie du génie. Les efforts fournis sont-ils suffisants ? Et quelles solutions adopter pour y tendre davantage ?
Les femmes représentent actuellement 30,2 % des diplômés au baccalauréat en ingénierie de certaines universités, mais seulement 15 % des membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Cette statistique est révélatrice d’un secteur d’activités qui est encore et toujours très genré en faveur des hommes. Pourquoi les femmes sont-elles aussi peu nombreuses en génie, comme dans les métiers scientifiques et technologiques au sens large du terme ? Eh bien, elles n’obtiennent tout simplement pas les mêmes chances et les mêmes conditions que les hommes. Elles ne gagnent en moyenne que 90% du taux horaire des hommes, d’une part. Et on ne leur donne pas autant de postes à temps plein que les hommes, d’autre part ; si bien que les travailleuses du Québec ne gagnent que 82% du salaire hebdomadaire des hommes.
Afin de remédier à ce problème, le gouvernement Legault a planifié en 2022 un investissement de 70 millions de dollars sur cinq ans pour financer les travaux visant à promouvoir l’égalité hommes-femmes dans les milieux de travail. Et l’initiative 30 en 30 menée par le milieu du génie lui-même, qui a pour but d’atteindre une proportion de 30% d'ingénieures nouvellement titulaires d'ici 2030.
Mais rien ne se fera concrètement sans la collaboration des entreprises elles-mêmes.
Promouvoir la parité en entreprise
On parle souvent des quotas comme étant la solution numéro un pour atteindre la parité, mais qu’en est-il vraiment?
Les quotas ne sont en réalité qu’un outil parmi d'autres. Ils ont toutefois su montrer leur efficacité au Québec. De 2009 à 2019, les postes de direction occupés par des femmes sont passés de 10% à 17%.
Le domaine de l'ingénierie au Québec a également effectué de beaux progrès en matière d’équité. Par exemple, l’ingénieure Hélène Brisebois raconte l’ambiance qui régnait au tout début de sa carrière : « Souvent, les travaux cessaient presque. Les gars arrêtaient pour voir la femme qui passait ». Aujourd’hui présidente de la firme SDK et associés, Mme Brisebois occupe un rôle important qui lui permet d’apporter des changements au sein de son entreprise pour rétablir le déséquilibre. Cela montre qu’un seul emploi haut placé occupé par une femme peut avoir une influence positive directe sur la situation professionnelle de nombreuses travailleuses.
De plus, l’Ordre des ingénieurs du Québec a publié un guide pour mieux encadrer les femmes ingénieures. La présidente de l’Ordre Kathy Beig, dans un précédent article de Génie-inc, a indiqué que si l’on veut changer les mentalités dans ce corps de métier, il faut passer par les milieux de travail, mais aussi par les écoles. « Il faut non seulement encourager les jeunes femmes à choisir le génie comme carrière, mais aussi veiller à leur bien-être une fois sur le marché du travail, dit-elle. Les employeurs jouent un rôle clé pour leur permettre de se réaliser pleinement. »
Parité : comment procéder ?
Tout d’abord, en tant qu’employeur, il faut déterminer si l’environnement de travail que l’on offre à ses employés respecte l’équité des sexes. Par exemple, en comparant le nombre de candidatures de travailleurs masculins et féminins. Y a-t-il
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